
L’homme se construit à travers un continuum de développement commun à l’espèce humaine. Dès la 5e semaine de grossesse, des réflexes vont apparaitre chez le fœtus, suite à des stimulations sensorielles. Ils sont innés, incontrôlables et involontaires et sont indispensables à son adaptation, sa survie, sa protection, son développement moteur, sa construction.
Un exemple de réflexe ? Si on met le bébé qui vient de naitre sur le ventre de sa mère, il va automatiquement ramper jusqu’à son sein et pourra se mettre à le téter ! Personne ne le lui a appris, c’est inné ! Ramper et téter sont 2 réflexes primitifs !
Ces réflexes dont certains apparaissent donc in utero, vont se succéder tout au long, de la première année de vie.
A travers ces mouvements réflexes, des connexions neuronales vont se créer et se multiplier, permettant de relier les différentes parties du cerveau du nouveau-né qui ne sont pas encore matures à la naissance. Ils vont également contribuer à la myélinisation des fibres nerveuses, ce qui accélère grandement la circulation des informations entre les différentes aires cérébrales.
Quelle incidence vont-ils avoir sur le bébé puis plus tard sur l’enfant et l’adulte ?
Normalement un réflexe se développe en 3 phases : émergence, activation, intégration
Un réflexe intégré va permettre d’avoir le tonus musculaire nécessaire, la sécurité. C’est une des clés favorisant la disponibilité posturale et intellectuelle et donc l’apprentissage.
Des réflexes intégrés vont permettre à l’enfant (et donc plus tard, à l’adulte) d’avoir le tonus musculaire nécessaire, la sécurité intérieure, et donc confiance en lui pour aborder la vie de façon plus ouverte. Autres conséquences : l’intégration sensorielle, un bon développement émotionnel, l’équilibre, l’ouverture aux apprentissages et à la communication, un bon réseau de connexions neuronales donc rapidité d’échange des informations entre les différentes parties du cerveau…
Si un réflexe :
- ne se développe pas correctement, le réseau de connexions neuronales sera faible entrainant une mauvaise communication entre les différentes parties du cerveau d’où des déficits posturaux et des difficultés d’apprentissage.
- reste actif, cela va entraîner des difficultés d’apprentissage, de concentration, de l’agitation et demander des compensations et des efforts permanents pour essayer d’acquérir les automatismes normaux.
Quelques exemples de réflexes non intégrés :
- Prenons le cas d’Arnaud : il lui est impossible de se repérer dans l’espace. Quand il va au supermarché avec ses parents, il peut se perdre et ne pas savoir comment les retrouver.
- Raphaël lui, a mis beaucoup de temps pour apprendre à faire du vélo. Il n’est toujours pas à l’aise dessus et n’aime pas vraiment en faire car son équilibre est instable.
On peut remédier à cela ! Comment ?
Aujourd’hui, grâce aux recherches scientifiques menées, il est prouvé que le cerveau est malléable, c’est à dire, capable entre autre, de recréer de nouvelles cellules cérébrales et de nouvelles connexions neuronales qui permettront aux différentes parties du cerveau (cerveau reptilien, limbique et cortex préfrontal) de mieux fonctionner ensemble. C’est ce qu’on appelle la plasticité du cerveau.
Des équipes de médecins et chercheurs internationaux ont ainsi mis au point de nouvelles techniques. Il s’agit de faire, très lentement, des mouvements corporels très spécifiques, de façon à redonner au système corps/mental des informations qui ont manqué pendant la première année de vie. En reproduisant en quelques sortes des séquences de mouvements que font les bébés de façon spontanée, les mouvements rythmiques vont permettre d’intégrer un réflexe encore actif.
Les mouvements rythmiques vont ainsi permettre, à toute personne, à tout âge, de reconstruire les fondations qui lui ont manqué et de retrouver ainsi la sécurité intérieure nécessaire pour évoluer et toutes les capacités posturales, comportementales et intellectuelles.